Lise Létourneau est détentrice d’un certificat en arts plastiques de l’Université du Québec à Hull, d’un baccalauréat en design de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal et d’un diplôme de l’École des beaux-arts de Montréal.
Son travail en arts l’a amenée à participer à plusieurs évènements internationaux particulièrement en Europe et en Amérique du Sud. Elle a plusieurs expositions solos à son actif. En 2012 elle obtenait une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec afin de réaliser le projet d’exploration Au fil de l’eau – IU SOLI.
Elle est membre honoraire du centre d’artiste Diagonale et artiste professionnel du RAAV (Regroupement des artistes en arts visuels).
Mon corpus est majoritairement composé d’installations éphémères dont l’existence est, par la suite, préservée par la photographie. Parallèlement, pour des projets de création précis, je travaille également avec les fibres et le textile.
Installations éphémères
Par le passé, mes installations naissaient et vivaient en forêt ; elles étaient le début, l’ébauche de ce qui allait, par la suite, nourrir mes œuvres en atelier. Devenue nomade, je partage aujourd’hui ma vie entre la ville et la campagne; j’ai donc dû redéfinir ma pratique. Lorsque l’occasion de me retrouver en nature se présente, j’investis le lieu en travaillant directement sur le terrain. Je photographie ensuite mes installations in situ qui deviennent alors le point de départ d’une nouvelle création présentée sous diverses formes; c’est ainsi que l’ordinateur et tous les programmes liés aux nouvelles technologies sont devenus des outils de travail prédominant et ont suppléé le travail en atelier. Bien que l’œuvre disparaisse au fil du temps et que la photographie et la vidéo en demeure le seul témoin, l’unique souvenir de ce travail éphémère, c’est le travail avec la matière qui prime.
J’explore le territoire, en particulier la nordicité, et les enjeux identitaires qui s’y rattachent. J’inventorie les lieux afin de créer des œuvres éphémères que j’abandonne ensuite sur place et soumets aux intempéries. Je renonce au contrôle absolu, à la conservation et au futur de l’œuvre; celle-ci devient le témoin discret de mon passage, une trace de ma présence. Je lègue mes œuvres à la nature comme une rançon en échange pour ce qu’elle me donne.
Mes œuvres sont rattachées à un lieu spécifique et inspirées des divers éléments qui s’y trouvent. Je privilégie les endroits où se trouve un plan d’eau, les endroits isolés en pleine nature. Mon appartenance à un territoire que j’habite de manière permanente ou éphémère, ma connexion avec lui et ma connaissance de celui-ci sont intimement liées à mes interventions; j’ai besoin de comprendre le lieu dans lequel j’interviens, c’est le lieu qui me dicte comment je vais intervenir. A la manière d’un croquis, je fais plusieurs installations avant d’arriver à celle qui me donne entière satisfaction. Étant consciente du sort réservé à mes installations, j’ai comme préoccupation qu’elles demeurent aussi intéressantes et visuellement efficaces lorsque rendues en photos. Sachant que le résultat durable sera tout en planéité, je porte une attention particulière au repérage et au cadrage. Les couleurs présentes dans mon travail sont issues de la nature; elles proviennent des herbes, des fleurs, des arbres que je m’approprie. Pour produire des contrastes, je marie à ces éléments naturels des bouts de tissus, sources de couleur et de texture.
Je ne privilégie pas de thèmes particuliers cependant, j’ai des manières récurrentes d’intégrer les matériaux, comme laisser courir des fils sur le sol ou encore les enrouler autour de roches ou de branches. Mes interventions se font seule et en catimini. Ce n’est que par après, lorsque l’œuvre momentanée est photographiée que la notion publique y est adjointe.
Les fibres et le textile
Mon travail avec les fibres et le textile en est un de recherche, de création, d’exploration. Je m’approprie tout ce que j’ai amoureusement collectionné et qui se trouve aujourd’hui en atelier: bouts de tissu, boutons, fils, laine, fourrure, etc. Je troque alors l’ordinateur pour la machine à coudre et redonne vie à ces objets que j’assemble, modifie et couds… Ces œuvres permanentes sont ensuite diffusées lors d’expositions et d’évènements collectifs au Québec et à l’étranger.
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