Lise Létourneau réside à Shefford, en Estrie. Elle est titulaire d’un certificat en arts plastiques de l’Université du Québec à Hull, d’un baccalauréat en design de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal, ainsi que d’un diplôme de l’École des Beaux-Arts de Montréal. Son parcours artistique l’a conduite à participer à de nombreux événements internationaux, notamment à plusieurs biennales d’arts textiles en Europe et en Amérique du Sud. Elle compte également plusieurs expositions solos à son actif. Grâce à une bourse de recherche et création du CALQ, elle a réalisé, entre 2011 et 2013, Au fil de l’eau, un projet d’exploration artistique liant les territoires argentin et québécois. En 2022, elle a concrétisé le projet Place aux femmes dans le cadre des ententes régionales. Artiste engagée, Lise Létourneau est présidente de COPIBEC. Elle a été présidente du Regroupement des artistes en arts visuels (RAAV) de 2007 à 2012 et membre de son conseil d’administration de 2016 à 2024. Elle est également membre honoraire de Diagonale, dont elle a assumé la présidence de 2002 à 2006. Par ailleurs, elle a siégé au conseil d’administration du Conseil de la culture des Laurentides de 1996 à 2004 et présidé le Conseil des arts textiles du Québec de 1998 à 2002. De 2002 à 2007, à titre de spécialiste, elle a également participé aux comités de sélection pour la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et sites gouvernementaux et publics du Gouvernement du Québec.
Installations éphémères
Par le passé, mes installations naissaient et vivaient en forêt ; elles étaient le début, l’ébauche de ce qui allait, par la suite, nourrir mes œuvres en atelier. Devenue nomade, je partage aujourd’hui ma vie entre la ville et la campagne; j’ai donc dû redéfinir ma pratique. Lorsque l’occasion de me retrouver en nature se présente, j’investis le lieu en travaillant directement sur le terrain. Je photographie ensuite mes installations in situ qui deviennent alors le point de départ d’une nouvelle création présentée sous diverses formes; c’est ainsi que l’ordinateur et tous les programmes liés aux nouvelles technologies sont devenus des outils de travail prédominant et ont suppléé le travail en atelier. Bien que l’œuvre disparaisse au fil du temps et que la photographie et la vidéo en demeure le seul témoin, l’unique souvenir de ce travail éphémère, c’est le travail avec la matière qui prime.
J’explore le territoire, en particulier la nordicité, et les enjeux identitaires qui s’y rattachent. J’inventorie les lieux afin de créer des œuvres éphémères que j’abandonne ensuite sur place et soumets aux intempéries. Je renonce au contrôle absolu, à la conservation et au futur de l’œuvre; celle-ci devient le témoin discret de mon passage, une trace de ma présence. Je lègue mes œuvres à la nature comme une rançon en échange pour ce qu’elle me donne.
Mes œuvres sont rattachées à un lieu spécifique et inspirées des divers éléments qui s’y trouvent. Je privilégie les endroits où se trouve un plan d’eau, les endroits isolés en pleine nature. Mon appartenance à un territoire que j’habite de manière permanente ou éphémère, ma connexion avec lui et ma connaissance de celui-ci sont intimement liées à mes interventions; j’ai besoin de comprendre le lieu dans lequel j’interviens, c’est le lieu qui me dicte comment je vais intervenir. A la manière d’un croquis, je fais plusieurs installations avant d’arriver à celle qui me donne entière satisfaction. Étant consciente du sort réservé à mes installations, j’ai comme préoccupation qu’elles demeurent aussi intéressantes et visuellement efficaces lorsque rendues en photos. Sachant que le résultat durable sera tout en planéité, je porte une attention particulière au repérage et au cadrage. Les couleurs présentes dans mon travail sont issues de la nature; elles proviennent des herbes, des fleurs, des arbres que je m’approprie. Pour produire des contrastes, je marie à ces éléments naturels des bouts de tissus, sources de couleur et de texture.
Je ne privilégie pas de thèmes particuliers cependant, j’ai des manières récurrentes d’intégrer les matériaux, comme laisser courir des fils sur le sol ou encore les enrouler autour de roches ou de branches. Mes interventions se font seule et en catimini. Ce n’est que par après, lorsque l’œuvre momentanée est photographiée que la notion publique y est adjointe.
Les fibres et le textile
Mon travail avec les fibres et le textile en est un de recherche, de création, d’exploration. Je m’approprie tout ce que j’ai amoureusement collectionné et qui se trouve aujourd’hui en atelier: bouts de tissu, boutons, fils, laine, fourrure, etc. Je troque alors l’ordinateur pour la machine à coudre et redonne vie à ces objets que j’assemble, modifie et couds… Ces œuvres permanentes sont ensuite diffusées lors d’expositions et d’évènements collectifs au Québec et à l’étranger.
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