Au moment du confinement, l’atelier était vide car, en grande majorité, mon travail se trouvait exposé dans une salle… qui, à peine ouverte au public, fut fermée pour cause de pandémie. Je n’avais sous la main que du fil, des tissus et une machine à coudre. Je disposais cependant de tout le temps nécessaire à la création car toutes mes autres activités étaient suspendues. Mais le cœur n’y était pas, mes pensées étaient confuses face à tout se qui se passait autour de moi ; je devais également faire le deuil d’une exposition avortée. Bref ma créativité était sous zéro.
Sur Facebook j’ai vu affiché un appel à soumettre des œuvres dans le cadre des encans de la quarantaine. J’ai été séduite par l’idée. Je me suis dit pourquoi ne pas tenter d’exprimer mon malaise face à la crise universelle. J’ai donc commencé à imaginer une œuvre qui exprimait la confusion et le désarroi que j’éprouvais face au confinement obligatoire et par conséquent la perte de liberté.
Après plusieurs jours d’essais et erreurs, une image s’est imposée parmi les multiples possibles. J’ai utilisé des tissus Op Art vibrants pour exprimer la confusion, le vertige et la peur de perdre pied. J’ai ficelé des petits rouleaux de tissus avec du fil doré que j’ai disposés un peu partout sur la surface représentant les humains confinés dans leur espace respectif. J’ai cousu les pièces de tissus en utilisant un point de broderie qui me faisait penser au virus. Finalement l’œuvre « Confinement numéro un » a été acceptée pour l’encan et vendue.